Dé-Réalité
Dans cette série « Dé-Réalité », j’ai essayé de donner à voir la sensation du mouvement à travers la rémanence d’images inscrites dans ma mémoire. Je voulais traduire un équivalent visuel d’images mentales évanescentes porteuses de mes souvenirs de voyage. Comment travaille la mémoire ?
Elle efface, détériore, sélectionne, reconstruit à partir d'événements.
Techniquement, j’ai mis au point un processus de fabrication qui pour moi faisait écho au souvenir : re-photographier avec le téléphone mes photos de voyage sur un écran d’ordinateur.
Je recompose alors un nouvel espace, comme une mémoire, à partir des différentes captations et de recadrages afin que la photo initiale ne demeure plus que le “punctum”.
Pour cette série, mon but était de rendre compte de la fluidité du monde et de sa continuelle déréalisation.
Mes photos sont le résultat d’une opération technique qui va vers la décomposition des matières et des contours. La photographie devient presque transparente comme dématérialisée mais en même temps tactile comme une matière.